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Club Alpino Italiano

L’idée du Club alpin italien (CAI) est née lors de l’ascension du Monviso le 12 août 1863 par les membres de la première équipe italienne à gravir le sommet, menée par le politicien et alpiniste Quintino Sella. Le club fut officiellement fondé le 23 octobre de la même année au château du Valentino à Turin, avec une liste d’environ deux cents membres fondateurs, tous passionnés de montagne et d’alpinisme. C’était le quatrième club national d’alpinisme européen, après la Grande-Bretagne, l’Autriche et la Suisse. Le premier président fut le baron Ferdinando Perrone di San Martino et le premier vice-président Bartolomeo Gastaldi.

Son but premier était (et est toujours) « l’alpinisme dans toutes ses manifestations, la connaissance et l’étude des montagnes, surtout italiennes, et la défense de leur environnement naturel ». Le caractère national de l’association, dans un esprit d’unité autour d’un idéal, ne tarda pas à se manifester: après le siège de Turin et les sections de Varollo dans le Piémont et d’Agordo en Vénétie, la section de Florence fut crée en 1868 et celle de Naples en 1871. A la dissolution des Etats pontificaux en 1870, Sella, alors ministre des finances du royaume d’Italie, fut transféré à Rome où il fonda la section de Rome. Le club s’agrandit rapidement de nouveaux membres et de nouvelles sections: 4 500 membres répartis en 34 sections en 1888.

Jusqu’à la Première Guerre mondiale, le CAI s’attacha à promouvoir la pratique de l’alpinisme et du tourisme alpin auprès de la bourgeoisie, à soutenir la recherche scientifique, à organiser des congrès nationaux et des sorties culturelles et à construire des refuges alpins. En 1904, la section du Club alpin académique italien (CAAI) fut fondée dans le but de promouvoir l’alpinisme sans guide. Elle regroupe les membres du CAI qui ont acquis des mérites particuliers dans l’escalade sans guide ou qui se sont engagés dans l’alpinisme de haut niveau.

la guerre blanche - Author unknown

Pendant la Première Guerre mondiale, 2 000 membres s’engagèrent dans la « guerre blanche » contre les Autrichiens et le CAI se consacra à des missions de protection civile, comme lors du tremblement de terre dans les Abruzzes en janvier 1915. Suite à la guerre, la perception de la montagne entra pleinement dans la conscience nationale et modifia le profil des passionnés qui, jusque-là, appartenaient aux classes moyenne et supérieure. Les travailleurs, les étudiants et les irrédentistes commencèrent à s’inscrire au CAI qui absorba la Società degli alpinisti aridentini et la Società alpina delle Giulie, puis en 1931, la Società escursionisti milanesi.

Pendant le second conflit mondial, l’activité du CAI se poursuivit, mais de manière réduite. Elle reprit de l’ampleur après l’armistice de Cassibile en septembre 1943 dans des activités de résistance, notamment en soutenant et assistant des réfugiés juifs et des clandestins qui cherchaient à passer en Suisse à travers les cols alpins. Après la guerre, un immense travail de reconstruction commença, car sur les 380 refuges dans les Alpes et les Apennins, 64 avaient été complètement détruits et la plupart des autres endommagés.

rifugio - Author: CAI

Le CAI fut également très actif dans les efforts de reconstruction nationale après les clivages sociaux provoqués par la guerre et, dans ce but, organisa une expédition pour conquérir le sommet du K2. Considéré comme beaucoup plus difficile que l’Everest, le K2 était resté invaincu depuis les premières tentatives du début du XXe siècle. Le 31 juillet 1954, l’expédition menée par Ardito Desio réussit à passer tous les obstacles et les deux alpinistes italiens Lino Lacedelli et Achille Compagnoni furent les premiers hommes à atteindre le sommet. Cet événement historique fit beaucoup dans la reprise de confiance du peuple italien.

La même année, le Corps national de secours alpin et spéléologique (CNSAS) fut fondé pour les opérations de secours en montagne. Depuis 2001, cette section est reconnue comme un service d’utilité publique. Elle est divisée en 47 délégations locales avec 269 stations de sauvetage et 7 280 volontaires, dont 335 médecins.

Après la Seconde Guerre mondiale, le siège du CAI fut transféré à Milan, à son emplacement actuel, mais l’ancienne adresse de Turin près du Mont des Capucins abrite toujours la section de Turin, ainsi que le Musée national de la Montagne et la bibliothèque nationale du CAI. Actuellement, l’association comprend plus de 300 000 membres. Elle gère plus de 750 sites, dont 433 refuges, 224 bivouacs et 65 cabanes, pour un total de 23 500 lits. Elle publie une revue mensuelle, Montagne 360°, et sort régulièrement des ouvrages spécialisés, soit sur une région, soit sur un massif.

Stemma - Author: CAILiens externes